31 août 2006

Nyons et la Science-Fiction

Pourquoi une Convention nationale de SF à Nyons ? D'abord pour des raisons personnelles. J'ai grandi dans cette petite ville de la Drôme provençale. J'y ai mes racines, mes souvenirs d'enfance, comme sur cette photo, là, avec mon grand-père, allongés dans l'herbe, jouant à tout et n'importe quoi. Les étés passés dans la maison que mes grands-parents maternels possèdent dans la vieille ville, adossée à la Tour Randonne (devenue la chapelle Notre-Dame de Bon Secours par les bons soins de Viollet-Leduc), je ne les compte plus. C'est là-bas que j'ai rédigé mes premiers textes, que je me suis cloîtré pour écrire ma thèse. C'est un sanctuaire familial, un endroit très agréable, baigné par le soleil de provence. Le vert argenté des oliviers y côtoie le quadrille circonspect des vignobles, la pierre des vieilles églises y surplombe les étals de lavande. La vie y est agréable, s'écoulant au rythme de l'Eygues (ou Aygues selon les traditions), et les venelles y sont toujours fraîches. Le vent nommé Pontias, enfin, libère la ville de toute pesanteur.

Mais Nyons est aussi la ville de René Barjavel. L'un des auteurs de science-fiction français, parfois un peu oublié par les plus jeunes générations. Pourtant, entre deux époques, il porte le flambeau d'un SF centrée sur l'Homme et ses contradictions. Ravage, La Nuit des Temps, le Voyageur Imprudent, Le Grand Secret, Colomb de la Lune, Le Diable l'emporte... autant de romans brassant les thèmes classiques de la science-fiction. Et l'aisance de la plume, chez Barjavel, n'occulte pas, pourtant, l'ambition du propos. Journaliste, essayiste, Barjavel n'a jamais ignoré les ponts entre réel et imaginaire. Tenir une Convention à Nyons, où il a ses racines, est non seulement une évidence, mais l'occasion rêvée de réévaluer sa place dans l'histoire d'un genre, quelquepart entre Jules Verne et Michel Jeury. Une conférence, ou une table-ronde sera organisée, sans toutefois enfermer la convention dans une seule et même thématique.

Nyons et la SF, voilà donc une ancienne relation que la tenue d'une Convention nationale peut revivifier, le temps d'une dégustation croisée d'olives et d'horizons lointains, sous les mannes d'une terre de lumière et d'abondance !